ADARGA

Les compagnons de la nouvelle revue de réflexion anarchosyndicaliste internationale « Adarga » sont venus nous la présenter à Pau le samedi 18 mai 2013.

Pourquoi une nouvelle revue?

Adarga n’est pas une revue officielle de l’Association Internationale des Travailleurs et n’appartient à aucune organisation. C’est un projet anarchiste et anarchosyndicaliste dans lequel ce sont investis des militants de l’AIT et d’autres qui n’en font pas partis. Adarga estime qu’une grande confusion règne autour des concepts d’anarchisme et d’anarchosyndicalisme aujourd’hui. Toutes sortes de gens se réfèrent à ces concepts sans véritablement les cerner. Si l’anarchisme est hétérodoxe, il existe malgré tout une ligne minimale clairement définie par l’anticapitalisme et l’anti-étatisme. La revue veut participer à une clarification de ces concepts.

Pourquoi ce titre?

« Adarga » (le bouclier) était le titre d’une revue des années 80 qui voulait combattre le réformisme libertaire qui renaissait à cette époque en Europe. C’est à l’initiative d’un militant de longue date de la CNT espagnole, Gomez Casas, qu’était parue cette revue pour définir les idées forces de l’anarchosyndicalisme. En reprenant ce titre, les militants voulaient clairement se projeter dans cette trajectoire.

Les intentions de la revue.

La revue veut combattre les thèses réformistes libertaires qui lui paraissent un écueil mais elle ne veut pas se limiter à cela. Sa volonté est également d’avoir une emprise sur les problèmes que posent les attaques que subissent les exploités aujourd’hui.

Au menu du premier numéro.

La CNT espagnole est une référence dans le mouvement libertaire et le premier numéro se penche sur les attaques réformistes que subit cette organisation aujourd’hui. Mais il comprend aussi des articles qui analysent la situation économique du capitalisme. On peut également trouver une rubrique historique et un glossaire qui a pour but de clarifier les concepts de l’action directe.

Les perspectives de la revue.

Les militants d’Adarga veulent faire une revue de qualité sur le fond et sur la forme. Le pari de la revue est de tenter de trouver des solutions à la tension qui existe entre le syndicalisme et l’anarchisme au sein de l’anarchosyndicalisme pour la dépasser au profit de l’anarchisme. A l’heure actuelle, le syndicalisme semble inconsistant face aux attaques du patronat et des Etats. Il est incapable de proposer aux exploités des solutions pour se défendre efficacement et dépasser le cadre de cette société. Les militants d’Adarga sont convaincus que pour remédier à cela, il faut introduire plus d’anarchisme dans le syndicalisme. Il faut donc répondre à la double exigence de contrer le réformisme libertaire tout en s’adressant aux exploités pour leur donner des outils qui leurs permettent d’anticiper et de comprendre les situations que nous imposent le système afin de leur permettre de se défendre.

Le premier numéro

Le premier numéro de la revue est seulement sorti en castillan mais il s’agit d’une limite qu’il faut dépasser. C’est état de fait n’est bien évidemment pas un hasard. Il témoigne de l’urgence vécue par les copains espagnols de contrer le réformisme au sein de la CNT espagnole. Un comité de rédaction en langues française et anglaise est en cours de constitution. Tous les articles ne seront pas forcément traduits dans les trois langues, certains n’auront pas forcément un intérêt international, mais une partie le sera. La revue va également se doter d’un site internet où l’on pourra trouver les numéro déjà parus.

En Espagne, le premier numéro d’Adarga nouvelle version a reçu un écho favorable et assez large. C’est principalement dû au fait que la revue n’est pas élaborée par des anarchistes qui s’adressent à d’autres anarchistes, en dehors des réalités, mais par des militants impliqués dans les mouvements sociaux et qui s’adressent à d’autres militants qui y sont tout aussi impliqués. Adarga est un projet qui demande à être consolidé mais qui a le mérité d’exister. On peut se procurer le premier numéro en contactant le syndicat de Pau de la CNT-AIT.