La popularité du mouvement actuel dépasse la stricte réforme des retraites : chacun sait que cette dernière constitue une attaque de plus contre nos conditions de vie et, se conjuguant avec une inégalité flagrante (riches, banquiers et patrons n’ont jamais été aussi bien protégés par l’État), elle constitue la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Le problème des retraites n’est qu’une infime partie d’un tout et nous devons refuser la politique d’austérité dans son ensemble car le pouvoir peut tout à fait lâcher quelques miettes sur les retraites et les reprendre ailleurs.
Dans ce cadre, il est évident que seul un rapport de force suffisant peut nous permettre de gagner. Or les manifestations s’enchaînent depuis la rentrée et prennent toujours plus d’ampleur en terme de participants mais nous sommes de plus en plus nombreux à affirmer que cela est insuffisant pour faire plier un gouvernement.
Les bureaucraties syndicales et leur surenchère de journées de mobilisation espacées dans le temps et limitées aux centres-villes peuvent participer à l’affaiblissement du mouvement. D’ailleurs, depuis peu, leur propre base s’impatiente et prend l’initiative dans certaines entreprises.

Puisque nous sommes tous concernés par ces attaques et que les manifestations seules ne permettront pas de gagner, il importe de favoriser une forme de lutte propice au rassemblement intercatégoriel et transgénérationnel, regroupant les travailleurs du privé et du public, les chômeurs, les étudiants, les retraités, etc. Partout, des assemblées générales doivent avoir lieu pour permettre à tous, sans repli corporatiste, de se rencontrer, de discuter et d’être acteurs de la lutte.
La lutte doit se penser avant toute chose comme un ensemble de techniques, dont la manifestation ne devrait être que l’illustration d’un rapport de force déjà engagé. Apprécier ce dernier permet de choisir des actions et des cibles adaptées à nos moyens, suscitant l’adhésion, la complicité et le soutien de la population tout en fragilisant le Pouvoir.
Les modes d’action sont nombreux et certains offrent même des possibilités d’implication à ceux qui ne peuvent faire grève à ce stade de la lutte : débrayage (arrêt de l’activité pendant une courte durée), grève perlée (une partie du personnel débraye, puis reprend, alors qu’une autre partie débraye et ainsi de suite), coulage (production en étant le moins productif possible), grève du zèle, piquets volants, occupations, blocages, réappropriations de denrées alimentaires, collectes, concerts ou fêtes de soutien, etc.
Tout est développé dans la brochure « Techniques de luttes », à télécharger ici :
http://cnt.ait.caen.free.fr/cas/tec…
ou http://cnt-ait.info/article.php3?id…

Malgré les discours des politiciens bonimenteurs, malgré les violences policières que nous subissons déjà et malgré les tergiversations des bureaucrates syndicaux dont le rôle a toujours été de maintenir la paix sociale, il faut rompre avec le sentiment d’impuissance. Les actions de ces derniers jours ne sont peut-être que les prémices d’un mouvement profond et massif contre cette société capitaliste, fondamentalement injuste et inégalitaire.

L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes
Construisons la GRÈVE GÉNÉRALE

Octobre 2010

CNT-AIT
BP 2010, 14089 CAEN Cedex
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cnt.ait.caen@free.fr

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