♪ « En décembre, c’est l’apothéose,
La grande bouffe et les p’tits cadeaux… » ♫

(Hexagone, Renaud)

Il y eut d’abord les Saturnales et autres fêtes des Fous où, ne serait-ce que quelques jours, le maître devenait l’esclave et vice-versa. Même si le pouvoir en place organisait sciemment cette mascarade, tempérant ainsi les revendications populaires, il y avait alors dans l’air comme une saine ambiance de subversion des rapports sociaux : ces débordements furent souvent frappés d’interdiction.Puis vint le temps des églises chrétiennes qui s’accaparèrent chacune à sa manière le temps de Noël, s’accordant pour y placer la naissance de leur Messie et récupérer du même coup les fêtes du solstice d’hiver.

Puis vint le temps du dogme capitaliste où l’Oncle Sam revêtit la houppelande rouge et la barbe blanche d’un père Noël débonnaire pour promouvoir urbi et orbi la grande fête de la consommation qu’une surproduction alimente,
la grande communion mondiale qui rassemble le maître et l’esclave aux pieds de l’idole-marchandise.

Mais combien d’esclaves ont encore conscience de leur esclavage, à l’heure où leurs anciens cris de révolte et leurs poings levés servent à vendre, par exemple, des tee-shirts ?…
Combien se croient naïvement les acteurs de ce système politico-économique, alors qu’ils n’en sont que les rouages dociles ?
Combien se croient naïvement à l’abri dans ce système politico-économique qui exclut de plus en plus de gens sur terre ?

Le temps de Noël ne sera pas celui d’un consensus social impossible. C’est quand il nous impose sa trêve que le Capital est le plus dangereux.

Pas plus de paix sociale à Noël que le reste de l’année !

Rentrons dans le lard de cette société de production-aliénation, avec sa grande bouffe produite chimiquement et ses p’tits cadeaux prêts à jeter.

PRÉPARONS LES NOËLS JOYEUX ET PARTAGÉS DU TEMPS D’ANARCHIE

Pendant les cadeaux, la lutte continue !